LOUTEH, EN PRISE IDENTITAIRE

Kraïem et Khaled s’accordent sur le fait que leur héritage fait partie d’eux et de leurs histoires. Ils peuvent y puiser leur inspiration au même titre que leur vécu, leurs rencontres, ainsi que toutes les matières et couleurs qu’ils manipulent.

BEAUTÉ / MODE

Par Shéhérazade

4/11/20234 min read

Fièrement arabes, dignement hommes.

Kraïem et Khaled, les deux fondateurs, portent un amour profond envers leurs arts et leurs identités marqués d’engagements forts. Les personnes souhaitant se sublimer de leurs pièces adoptent des valeurs de liberté et de consommation durable.

C’est au cours d’une conversation téléphonique que les fondateurs de Louteh ont présenté leur fierté et leur parcours, sans même réaliser ce qui découlera le plus de leurs mots : une passion palpable.

Pour ce duo de créatifs, la naissance de leur marque est apparue comme une évidence, qui commencera par l’Atelier 413, une déclinaison de différentes activités artistiques, scellant alors leur association.

Khaled est styliste de carrière et de formation, il met donc sa technique au profit de la création des pièces. Kraïem se charge de mettre en lumière les pièces conçues par son acolyte, tant par la scénographie que par les cintres qu’il créé pour les exposer.

Les frontières restent cependant floues, les deux artistes sont impliqués dans chaque pan du processus créatif et de la sublimation des œuvres.

Il est utile de préciser que le mot « louteh » est une insulte à caractère homophobe en arabe levantin, et c’est là que le concept puise son pouvoir, puisqu’il est question de se réapproprier une identité, des codes, un style, tout autant d’éléments qui génèrent régulièrement de la violence, à coups d’épaulettes dentelées de soleil. C’est une résistance pacifiste et créative qui invite à la célébration de soi.

Kraïem souligne d’ailleurs la similitude phonétique entre « louteh » et « lutte ». En faire un nom propre à arborer fièrement est venu d’une blague, une provocation de Khaled qui avait pris l’habitude de nommer ses créations finies, avant d’en faire leur concept dans la foulée.

Chez Louteh, les vêtements ne sont plus matière à catégoriser les individus de façon arbitraire. Etre un homme ne pousse plus à une absence d’expression personnelle. Les règles de masculinité excessives sont oubliées, et contrairement à ce que beaucoup pourraient avancer, il ne s’agit pas d’effacer des concepts déjà établis par les générations précédentes, mais de les remettre au goût du jour. Kraiem fait le parallèle avec la jebba tunisienne qui risque de disparaitre avec nos anciens, à la suite de l’occidentalisation et l’hyper-modernisation de nos tenues devenues plus codées et genrées.

De la même manière, Louteh se veut sans frontière, sans cibler une communauté en particulier. Et pourtant, lorsque nous évoquons leurs pays d’origines, la Tunisie pour Kraïem et le Liban pour Khaled, et l’hypothèse de voir Louteh au Maghreb et dans les pays arabes : « LE REVE ! » Khaled contient à peine son enthousiasme. Le site est disponible à l’international, dont l’Afrique et le Moyen-Orient, où des intéressés ont déjà pu se manifester, invitant le rêve à se réaliser.

Les deux s’accordent d’ailleurs sur le fait que leur héritage fait partie d’eux et de leurs histoires, et qu’ils peuvent y puiser leur inspiration au même titre que leur vécu, leurs rencontres, ainsi que toutes les matières et couleurs qu’ils manipulent.

Louteh reste éthique dans son élaboration autant que dans son exposition. Dans une transparence totale, et avec un service client réinventé, personnalisé et humanisé, les étapes de création et les envois sont mis à jour et partagés avec les acquéreurs, qui sauront quand s’attendre à recevoir leurs pièces uniques. Uniques, car tout est fait de façon artisanale, avec des chutes de tissus récupérées et recyclées.

En attendant une portée internationale, qui serait grandement méritée, Louteh est en pleine croissance parisienne.

Après son stand aux Galeries Lafayette, son lancement est célébré chez Bottega Concept Store, depuis le vendredi 7 avril et ce, pendant un mois. 

Les écouter appelle à nous parer de nos plus belles libertés, à l’image de leur marque aux vêtements révélateurs de soi. Pour en savoir plus sur Louteh et ses prochains évènements, ou simplement pour se nourrir de l’énergie de deux créatifs inspirés, une newsletter complète est envoyée aux inscrits sur www.louteh.com, et la page Instagram @wearelouteh recense son actualité.