Benny Adam : L'artiste à l'identité plurielle

Son morceau “Mok Ya Mok” tourne partout. Sur les réels, dans les stories Instagram, en tendance sur TikTok, il est devenu viral. Derrière ce phénomène, un nom : Benny Adam.

MUSIQUE

4/7/2025

Né au Maroc, arrivé au Canada à 13 ans, Benny Adam a toujours été en mouvement. De Casablanca à Montréal en passant par Paris, ce producteur, chanteur et artiste complet s’est forgé une identité musicale à la croisée des mondes.

Entre héritage et modernité

Benny Adam s’inscrit dans un véritable mouvement aux côtés d’artistes comme Tif, Danyl, Zamdane ou Soolking. Chacun avec sa propre couleur musicale, mais tous unis par une même volonté : reconnecter la musique actuelle à leurs racines culturelles.

“Un artiste seul ne peut pas créer une scène. Il faut plusieurs voix, une génération entière qui trace un nouveau chemin”, affirme-t-il.

crédit photo : Nadia Bellalij

Derrière la viralité du morceau "Mok ya mok", une ambition bien plus profonde : réconcilier modernité et héritage, transmettre une mémoire musicale trop longtemps cantonnée à la sphère locale. Pour lui, le raï, le chaâbi et les musiques populaires du Maghreb sont à l’aube d’un nouveau cycle. Pas un revival nostalgique, mais une renaissance repensée pour le monde entier.

“On a grandi avec ces sons. On les a parfois mis de côté. Aujourd’hui, on les remet au centre, avec nos codes, notre langue, notre époque.”

Ce mouvement, porté par une génération d’artistes issus de la diaspora, crée un pont entre hier et demain, entre transmission culturelle et innovation sonore.

Un retour aux sources

Le futur

Côté projet, l’artiste prépare la sortie de son album le 6 juin. Avec 20 ans de métier derrière lui, il aborde cette nouvelle phase de sa carrière avec sérénité et recul.

“Mon rêve ? Faire des grandes scènes, des clips, investir dans des musiciens. Offrir une musique encore plus belle.”

Et pour ça, il reste fidèle à une seule règle : faire confiance à son instinct. Une manière de préserver une musique sincère.

"Il faut créer un chemin, un mouvement. Et cette scène, je la vois grandir. Je la vois devenir une vraie référence. Peut-être qu’un jour, des jeunes artistes diront : "Moi, je veux faire comme eux, je veux mélanger le chaabi avec du drill, du r’n’b, de la techno." Et là, on aura gagné. Pas parce qu’on aura été les premiers. Mais parce qu’on aura ouvert la voie."

On lui souhaite beaucoup de succès.

Ce retour aux sources, qu’il soit algérien, marocain ou plus globalement maghrébin, ouvre la voie à une scène unique, riche, et surtout exportable. Pour l’artiste, l’objectif n’est pas de cloisonner cette musique dans une identité régionale, mais de l’offrir au monde entier.

“Je suis marocain, mais je vise l’international. Le monde est mon public."

crédit photo : Nadia Bellalij

crédit photo : Nadia Bellalij